Consenvoye possède aussi une station-service. André Dormois, le maire, sonde sa mémoire. « Je crois qu’elle existe depuis 1998. » L’équipe municipale de l’époque s’était appuyée sur une opération lancée par l’Etat « pour la construire ». Elle a fermé « vers 2002/2003 pour rouvrir en 2005/2006 » sous l’impulsion d’un nouveau maire qui avait trouvé une gérante privée, moyennant un loyer. Quand André Dormois est élu premier édile en 2008 , la station-service ne « s’en sortait pas financièrement ». Deux gérants successifs s’y sont essayés.
Début 2013, la commune décide de gérer seule sa station-service, avec un emploi-aidé. « En 2014, on s’est lancé dans un projet d’extension de 100 000 €, financé à 80 % par la DETR. Sans cela on n’aurait rien pu faire. » Un 2e emploi aidé est recruté. Et la partie épicerie, accolée à la station-service, voit le jour. « On y trouve aussi bien des pâtes, de l’alcool que du lave-glace. »
En 2023, les emplois aidés s’arrêtent et la commune décide d’embaucher deux personnes : Corinne à 32 heures et Sylvia à 18 heures. Cette dernière se partageant entre la station et le camping. Une charge conséquente pour le village mais « un choix politique », assène le maire. Convaincu de la nécessité pour une commune rurale d’investir pour maintenir en activité des commerces qui contribuent au dynamisme local. « La station-service ne nous rapporte pas d’argent, on parvient à maintenir l’équilibre financier. Je vois cela comme un service rendu à la population de notre commune et qui profite aux habitants du secteur. »
Jusqu’en 2020, cette station vendait environ 250 000 litres de carburant à l’année. Et en 2022, « on est passé à 505 000 litres ». Idem en 2023. « Avant on était sous enseigne Elan. On a pris le totem Total et on a changé la borne pour que les clients puissent utiliser leur carte GR en toute autonomie la nuit . » L’effet a été radical.
À quelques mètres de la pompe, un boulanger de Sivry a installé un distributeur automatique de pain et un restaurateur de Verdun un autre dédié aux pizzas. Si on ajoute le bar-restaurant mis en gérance mais dont la commune est propriétaire des locaux et de la Licence IV, on peut dire que Consenvoye se bat pour garder une activité commerciale.
« Et ça paye », estime le maire, en termes d’attractivité du territoire. Concernant l’épicerie, un partenariat a été conclu avec un hypermarché du Grand Verdun pour mettre en place un drive. « La livraison est gratuite. Les gens récupèrent leurs courses à l’épicerie. » Les habitants mais aussi les touristes qui fréquentent le camping, « dont nous sommes propriétaires. » « On essaye de multiplier les services. L’épicerie fait aussi relais colis et on aimerait obtenir la vente des tickets de la Française des jeux pour trouver d’autres ressources. »
André Dormois en est persuadé : ces efforts contribuent à maintenir la population de Consenvoye. Il conclut : il faut se battre sur tous les fronts.
